Entraînement de Passoa H

[ Jeudi 15/01 ]
Cross

J'arrivai au parcours de cross avec Passoa. Je l'arrêtai après quelques mètres et ressanglai. Une fois mes étriers réglés, je me mis en selle et pris mes rênes. Je mis la jument au pas et l'amenai vers le centre du terrain. Parfois, elle baissait la tête pour attraper plusieurs brins d'herbe mais, directement après, je la rappelai à l'ordre, si bien qu'au bout de cinq minutes, elle cessa. Je la laissai découvrir le terrain à son aise. Après dix bonnes minutes, je repris mes rênes et emmenai ma monture vers un contrebas. Elle l'observa vingt secondes, pas plus, et s'en désintéressa pour le gué. Passoa fit quelques mètres dans l'eau. Intriguée, elle envoya son antérieur droit taper la surface de l'eau. De grosses éclaboussures nous sautèrent au visage. Je souris et lui flattai l'encolure. Le fait qu'elle n'ait pas peur de s'engager dans l'eau était bien! Je la fis sortir et, d'elle même, elle se dirigea vers un fossé. Elle y plongea la tête et se retira bien vite. Un rire s'échappa de ma gorge et je pris mes rênes à une longueur correcte afin d'échauffer Passoa. Ayant assez fait de pas, je la mis directement au trot. Une simple pression de mes mollets sur ses flancs et voilà qu'elle était partie. Cette réactivité me plaisait beaucoup. Je lui fis faire un cercle et décidai de la garder dessus pour la détente. Quelques tours simples et hop, je lui demandai un arrêt. Elle s'immobilisa immédiatement et attendit mes ordres.

"Excellent poulette!"

La félicitais-je. Je plaçai mes aides pour un demi-tour sur les hanches, exercice très simple. Passoa s'exécuta et repartit au trot. Je conservai l'allure pendant deux bonnes minutes. Je repassai au pas, la flattai et la laissai marcher. Une fois qu'elle eut repris - c'est à dire après trois tours - j'isolai ma jambe extérieure et pressai doucement mes mollets pour que la jument se mette au galop. Je vérifiai qu'elle était sur le bon pied et lui fis faire un changement de main dans le cercle, et par la même occasion un changement de pied. Je lui grattai affectueusement le garrot et poursuivis. L'échauffement serait bientôt terminé. Je la repassai au trot et l'amenai face à un tronc isolé d'une trentaine de centimètres. Appel et réception furent corrects. Je fis une volte et, après celle-ci, demandai le galop. Passoa ne tarda pas et, suivant mes ordres, se dirigea vers le tronc. Alors que nous abordions l'obstacle, un lapin détala devant nous. La jument, effrayée, déroba et partit dans la direction opposée à celle du lapin. Quelques coups de cul fusèrent, mais rien de bien méchant. J'effectuai de légères pressions discontinues sur les rênes afin que ma monture s'arrête. Cela suffit et Passoa repassa au pas après une minute. Je posai ma main sur son encolure.

"Du calme Passoa, ce n'était qu'un lapin. C'est tout, maintenant, il est parti."

Je repris mes rênes et emmenai une jument nerveuse vers l'endroit d'où avait surgi le lapin. Passoa, d'un naturel assez curieux, enfonça sa tête dans le buisson. N'y découvrant rien d'anormal, elle se recula et décida d'oublier cet évènement. Je souris et remis la demoiselle au trot, puis au galop. Je lui fis faire un petit cercle et bifurquai lorsque le tronc était placée dans notre trajectoire. À l'abord, Passoa était très attentive aux moindres bruits alentours, si bien qu'elle en oublia ce qu'elle était censée faire initialement. Je la ramenai à nouveau sur ce fameux tronc isolé et, une fois devant l'obstacle, enfonçai légèrement mes talons dans ses flancs, histoire qu'elle prenne conscience de l'exercice. Elle sauta correctement l'obstacle et je la laissai souffler quelques minutes. Un parcours n'était pas au rendez-vous pour cette séance, je souhaitais juste l'initier à quelques obstacles typiques du cross. Je caressai son encolure et lâchai mes rênes. Deux minutes après, je repris mes rênes et la repassai au trot. Le fossé me semblait être une bonne idée. J'en choisis un qui était bien isolé des autres et m'approchai avec Passoa. Je mis ma jument au galop et la dirigeai vers le fossé. À son abord, Passoa ne sut pas très bien ce qu'il fallait faire étant donné qu'il n'y avait rien à sauter. Néanmoins, je l'ai poussée à faire ce que j'attendais d'elle et elle s'envola par-dessus le trou peu profond. Quand elle se réceptionna, j'avais l'impression qu'elle venait de sauter une montagne. Je ris et lui flattai l'encolure. Halala, quelle jument! Pour terminer la séance, je comptais lui faire passer un contrebas et le gué. Je l'emmenai vers le contre-bas au petit trot. Comme elle l'avait déjà observé tout à l'heure - peu de temps, j'en conçois -, elle ne prit pas la peine de le refaire. J'en conclus donc que je pouvais y aller. Je conservai le trot et arrivai en direction du contrebas. Passoa s'arrêta devant, n'osant apparemment pas descendre les quarante centimètres. Je l'encourageai et, me faisant un minimum confiance, elle s'engagea. Elle le fit au pas, par contre. Enfin, nous arrivâmes toutes deux à destination. Je la remis au trot, passai au galop et la ramenai vers le contrebas. Cette fois, elle le passa comme il le fallait. Ne m'attendant pas à ce qu'elle ne s'arrête pas, je fus projetée vers l'avant. Si je n'avais pas eu le réflex de m'agripper à ses crins, j'aurai très certainement volé par-dessus sa tête et elle m'aurait sans doute piétiné. En gentille jument, Passoa s'arrêta et me laissa le temps de me remettre en selle. Je lui fis une grosse caresse et décidai de passer une dernière fois le contrebas. Ma monture, connaissant désormais le système, passa correctement. Je la repassai au pas quelques mètres plus bien.

"Tu as l'air d'aimer le cross, ma belle, c'est bien! Je l'inclurai peut-être une fois de plus dans ton planning."

Je la caressai et la laissai souffler. Nous retournâmes auprès du gué que nous allions surement passer dans deux voire trois minutes. Après ce délai, je remis Passoa au trot et, dix mètres plus loin, je demandai le galop. Le premier obstacle était un simple vertical. La demoiselle s'envola par-dessus avec facilité et se réceptionna dans l'eau. Cette substance avait l'air de lui plaire vachement. Je souris et guidai ma jument vers l'obstacle au centre: une petite haie. Elle parut intriguée mais ne s'arrêta pas pour autant. J'en conclus que Passoa était une ponette qui faisait confiance en son cavalier. L'obstacle de sortie était une stère - je pris la facilité, bien sur. Emballée à l'idée que ce soit le dernier, elle fonça dessus et manqua de se le prendre en pleine figure: je n'avais pas eu le temps de la ralentir. Une fois sur la terre ferme, je la grondai de son attitude et retournai dans l'eau du gué. Je n'allais pas tout refaire, non, juste le dernier. Je mis Passoa au galop et la dirigeai vers cette stère. Ayant compris la leçon, elle n'accéléra pas trop et sauta gracieusement l'obstacle. Je l'arrêtai et caressai bien.

"Très bonne séance!"

Je la dessanglai de deux trous et la laissai marcher rênes longues afin qu'elle se remette de sa petite heure de cross. Après ça, je descendis, pris ses rênes en main et la ramenai à son box.